Lundi 20 janvier, 3 jeunes sangliers ont eu la très mauvaise idée de faire une équipée en ville, histoire d’aller goûter les délicieux bulbes et lombrics des espaces verts de Besançon. Les glands peu nombreux cette année, et les chasseurs beaucoup trop, ça ne semblait pas idiot comme aventure à tenter, pour des ados téméraires.
C’était compter sans les humains des villes, drôle d’espèce, surtout ceux chargés de la « sécurité » desdits humains. Toujours prêts à dégainer, trucider, dessouder, massacrer (particulièrement la sous-espèce nommée louvetier), toujours prêts à ordonner l’abattage du moindre sauvage égaré, depuis leurs bureaux proprets, forts de leur responsabilité et de leur autorité.
3 jeunes sangliers se trouvaient donc square Castan au petit matin, sans doute également poussés vers la ville par une battue organisée la veille non loin de là ; la police, avisée, arriva pour fermer les portes du square, en attendant qu’une décision soit prise quant à leur devenir.
Nos militants, alertés, se précipitèrent pour éviter ce qui semblait se profiler, un abattage sur place. La presse et les réseaux sociaux s’étant déjà emparés de l’affaire, la préfecture hésitait. Les louvetiers hurlant au danger majeur que ces monstrueuses bêtes faisaient courir à la population et réclamant un abattage immédiat, les services de l’État privilégiant une sédation, capture et… sans doute euthanasie.
Humanimo, et de nombreux habitants demandaient que les jeunes animaux soient ramenés dans la forêt après capture, quitte à transiter par un parc.
Hélas, évidemment, comme toujours, la décision fut de les euthanasier. La raison ? Tout simplement que la sédation allait rendre la chair de ces animaux impropre à la consommation. Imaginez donc ! Des chasseurs s’intoxiquant s’ils abattaient et mangeaient l’un de ces sangliers ? Impossible de prendre ce risque. Et puis, il y en a bien trop, ils prolifèrent aux abords de la ville. Tuons-les donc.
À 13h donc, sous les yeux des militants impuissants, les 3 jeunes animaux, épuisés, terrorisés, étaient sédatés à l’aide de pistolets hypodermiques par le personnel du zoo de la citadelle, puis emmenés dans une cage au fort de Bregille pour être euthanasiés.
Les animaux ont été une fois de plus victimes la sottise humaine et de la gestion calamiteuse de la faune « gibier ».
Nous demandons que la gestion de cette faune ne soit plus confiée qu’aux seuls chasseurs, on voit aujourd’hui le résultat de cette non-gestion. Il faut que tout le monde se mette autour de la table pour engager une vraie réflexion sur la situation de la faune sauvage aux abords des villes, en ville et même dans nos campagnes, prenant en compte le réchauffement climatique, l’étalement urbain, les échappées d’élevages ou d’enclos de chasse, l’agrainage…
La faune se régule parfaitement seule quand l’homme n’intervient pas, et aujourd’hui, franchement… la chasse est un loisir cruel et non une chasse de subsistance. Il serait temps de réguler la chasse et non la faune.
Capture d’un jeune sanglier après sédation au pistolet hypodermique